2007 . « Etat d'âmes, multiples visages » Galerie Espace M à SERRES
ou les
Portraits de la rue Varanfrain
Photos de Michel HUICI "entrevues" Portfolio.
Portraits : Barbot, Chamallow, Chien show (vendu), Ciseau, Lérot, Marteau, Moose, Mulot (vendu), Ocelot (vendu), Turbot, Ragot, Renardeau (vendu).
Etat D'âmes, multiples visages.
L'idée première est venue de la nécessité des relations vécues
depuis nos rencontres furtives.
Comment s'intéresse-t-on les uns aux autres ?
Comment inviter, impliquer l'autre
sans passer par la séduction, la hiérarchie, la comédie, les discours ?
Comment débrider les habitudes, donner un sens à ces croisements,
permettre une forme de rencontre,
au-delà des clivages motivés sans cesse par nos centres d'intérêts et
susciter la juste curiosité pour autrui ?
Pourquoi les habitants d'une même vallée poursuivent-ils incessamment
les mêmes parcours sans se croiser tout à fait ?
Il existe cependant des lieux de passage obligés où on échange un regard,
parfois quelques mots, un sourire si l'on est d'humeur,
juste offerts dans les limites de la distance aussitôt retrouvée :
ce sont ceux des commerces et de la rue .
Ces portraits rassemblés s'inscrivent dans la continuité d'un travail
entrepris à propos de la parole et de l'émotion,
bien à l'encontre des conventions et des artifices,
entre expression et retenue.
Ils ont été imaginés à la suite des « portraits d'oiseaux »
dont les dessins et les sculptures modelées datent de l'année 2002.
Il s'agit d'une recherche des autres et de soi dans un mode de perception intuitif
avec le désir de déconstruire les façades et le jeu de rôle social,
manière parfois caricaturale de défaire les protections inutiles,
de contourner les peurs et les mensonges.
Ne vivons-nous pas tous la même condition et
ne finira-t-on pas d'une même destinée de poussière et de boue ?
Ici, l'approche ne se veut pas impérative, elle est un appel, une suggestion,
une tentative de rapprochement et de découverte de l'autre.
Nous ne nous appartenons jamais tout à fait
si tant est que nous nous connaissions un peu avec justesse et ironie.
La question soulevée pourrait être :
l'image qu'ont les autres de nous est-elle celle que nous imaginons
et que signifie l'intérêt que nous y apportons ?
L'important n'est-il pas d'abord au fond de soi, de chacun, de part et d'autre,
et que crée-t-on dans cet espace de l'entre deux ?
Automne 2006